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Réaliser une coprologie de contrôle après traitement antiparasitaire

Nom de la solution :Réaliser une coprologie de contrôle après traitement antiparasitaire

Objectif :Dépister une résistance aux antiparasitaires chez les strongles gastro-intestinaux dans un élevage

Compte tenu de la multiplication des cas de résistance voire de multirésistance chez les strongles digestifs dans les exploitations ovines, il est nécessaire de dépister au plus tôt une résistance aux molécules antiparasitaires qu’on utilise régulièrement en élevage.

​Description :

  • Jour 0 : on identifie deux groupes de 10 animaux d’un même lot (agnelles, antennaises, brebis). Le premier groupe sert de groupe témoin, les animaux de ce groupe ne sont pas traités. Les animaux du second lot sont tous traités avec la molécule dont on veut tester l’efficacité selon la posologie recommandée par le fabricant.
  • Les animaux du groupe traité sont traités en se basant sur le poids de l’animal le plus lourd du groupe. Le but étant de ne pas sous-doser un animal lors de ce test.

  • 14 jours après le traitement (jour 14), les matières fécales des animaux des deux groupes sont prélevées directement dans le rectum et conditionnées/identifiées, de manière individuelle, dans des petits sachets plastique.

  • Envoyer au laboratoire, si possible en réfrigérant à +4°C. Ne jamais congeler les prélèvements. Au laboratoire, une analyse coprologique de mélange est réalisée dans les deux groupes.
  • L’analyse coprologique de mélange est réalisée selon le protocole suivant : un gramme de matières fécales est prélevé dans les sachets plastique de chaque individu d’un groupe. Puis un mélange homogène des 10 échantillons par groupe est réalisé. La technique de coprologie utilisée est la technique de flottation au chlorure de sodium (densité 1.2) avec lecture en lame de McMaster. L’intensité d’excrétion d’œufs est exprimée en œufs par gramme de matières fécales (OPG).

  • Interprétation des résultats :

    On mesure ensuite une réduction de l’intensité d’excrétion d’œufs dans les matières fécales selon la formule suivante :

    % de réduction = ((1 – (OPG du groupe traité / OPG du groupe témoin) x 100)

    Si ce pourcentage de réduction est supérieur à 95%, alors on considère que la molécule anthelminthique testée est efficace. Si ce pourcentage est inférieur à 95%, il y a une suspicion de résistance. Cette suspicion est d’autant plus forte que la réduction observée est proche de 0 %.

Sujet: Santé

Production: Laitiers / Allaitants

Catégorie animale : Adultes / Agneaux / Renouvellement

Besoins / enjeux : Parasitisme interne, Maîtrise des strongyloses gastro-intestinales

Niveau de solution: Pratique

Pays : France

 

 

 

 

 

 

copro prelevement
Bénéfices attendus

Comment la mettre en place :
Matériel nécessaire : gants à usage unique, sachets/ pots, spécialité vétérinaire contenant la molécule à tester

Bénéfices attendus :

  • – Permet de connaitre rapidement l’efficacité d’une molécule antiparasitaire dans un élevage
  • – Cette connaissance permet d’adapter sa stratégie de contrôle antiparasitaire, soit en continuant d’utiliser de façon raisonnée une molécule si elle s’est révélée encore efficace, soit de changer de famille de molécule si la première se montre inefficace.

NB: Quoi qu’il en soit, le contrôle des strongles digestifs doit reposer sur une combinaison de méthodes de lutte et non pas sur la seule utilisation des molécules antiparasitaires.

Prérequis et/ou limites :
– Requiert le recours à un laboratoire d’analyse ou au vétérinaire,
– Nécessité de faire le diagnostic dans chaque élevage car la situation peut être très différente entre deux élevages, même très proches géographiquement,
– Bien respecter les délais de réalisation : le contrôle d’efficacité doit être impérativement réalisé 13, 14 ou 15 jours maximum après le traitement,
– Coût : 12-15 euros / analyse (par groupe) Soit 30 euros d’analyse de laboratoire sans compter le temps de réalisation du protocole et le coût du petit matériel (sachet plastique…) et des traitements antiparasitaires testés.

Aspects économiques

Il est difficile d’analyser le rapport coût-bénéfice de cette solution. L’objectif principal de cette solution est d’avoir une meilleure connaissance de l’efficacité d’un traitement sur les pathogènes que vous rencontrez dans votre élevage et surtout, d’identifier une éventuelle résistance aux produits habituellement utilisés.
Les coûts supplémentaires identifiés sont : 10 h de main d’œuvre pour collecter les échantillons et discuter des résultats, 2 € de sacs plastiques ou de gants, 200 € pour la visite du vétérinaire et 60 € pour l’analyse (4 analyses, 15 € chacune).
Avoir une meilleure connaissance des produits efficaces permettra d’avoir une meilleure gestion sanitaire et donc une meilleure qualité des produits, une meilleure efficience alimentaire et une réduction des traitements inutiles. Ces bénéfices sont difficiles à évaluer.

Aspects durabilité

Une meilleure efficacité alimentaire améliorera l’impact environnemental global et réduira le niveau de GES par unité de produit. Une réduction de l’utilisation de médicaments permettra de réduire les rejets dans le sol et les impacts sur la biodiversité du sol.

Concernant les indicateurs sociaux, cette solution permettra un meilleur bien-être animal avec une amélioration du niveau de santé du troupeau et une meilleure image de l’exploitation avec la réduction des produits chimiques utilisés.

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