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Un pâturage mixte bovins - ovins pour limiter l'infestation parasitaire

Nom de la solution : Un pâturage mixte bovins – ovins pour limiter l’infestation parasitaire

Objectif : Proposer un pâturage mixte bovins – ovins pour limiter l’infestation parasitaire.

Une gestion appropriée du pâturage peut limiter le risque parasitaire et le nombre de traitements antiparasitaires nécessaires durant un cycle de production. Il est connu que les bovins et les petits ruminants ne partagent pas les mêmes espèces de strongles digestifs (à l’exception de l’espèce Trichostrongylus axei considérée comme peu pathogène quel que soit l’hôte). Dès lors, un pâturage mixte bovins – ovins peut entrainer un meilleur contrôle de ces parasites qu’un pâturage monospécifique car l’ingestion d’une larve infestante d’un strongle de mouton par un bovin va se traduire par la mort de cette larve. Le bovin représente une impasse biologique pour les larves de strongles de moutons. En exploitant les mêmes parcelles, les bovins assurent donc un « nettoyage » des parasites d’ovins et la réciproque est vraie également. Il est à noter ici qu’un pâturage mixte ovins – caprins n’a pas de sens pour le contrôle des strongles digestifs car les deux espèces hôtes partagent exactement les mêmes espèces d’helminthes.

Description :

Il existe deux modalités d’application du pâturage mixte bovins – ovins :

  • Une alternance de bovins et d’ovins sur la même parcelle ou bien un pâturage mixte simultané des deux espèces.
  • Dans ce cas, le ratio nombre de bovins et d’ovins est important. Pour qu’un effet nettoyage réciproque soit conséquent, un ratio proche de la parité en UGB est requis. De nombreux auteurs indiquent un ratio optimal d’un bovin adulte pour 5 à 6 brebis.

Sujet: Santé

Production : Lait / Viande

Catégorie animale : Brebis / Agnelles

Besoins / Enjeux : Parasitisme interne, Maîtrise des strongyloses gastro-intestinales.

Niveau de solution: Connaissance / Pratique

Pays : France

 

 

 

 

 

Comment la mettre en place :

L’association de deux ateliers, bovin et ovin, est une réalité d’élevage dans certaines régions comme les Pyrénées Atlantiques. Pourtant, dans ces exploitations, les deux espèces pâturent souvent des prairies différentes. La mise en place du pâturage mixte simultané ou en alternance nécessite une remise en question de la conduite d’élevage, l’installation de clôtures adéquates dans tous les sites où cette pratique va être installée. Actuellement, cette mise en place est accélérée lorsqu’on met en évidence une multirésistance aux anthelminthiques chez les strongles digestifs d’ovins dans un élevage. Cela semble bien naturellement plus difficile dans les exploitations où un seul atelier existe mais les pratiques peuvent évoluer et la mise en place du pâturage mixte pourrait être réfléchie lors de nouvelles installations ou de reprises d’exploitations.

Bénéfices attendus :

Le pâturage mixte, simultané ou en alternance, est très bénéfique aux ovins qui voient leurs infestations par les strongles digestifs diminuées dans toutes les études et dans toutes les conditions climatiques. Les réductions d’excrétion d’œufs sont régulièrement supérieures à 50 % et atteignent parfois 75% dans certaines études. Cet effet est durable dans le temps car les nématodes d’ovins ne « s’adaptent » pas aux bovins. L’effet du pâturage mixte est particulièrement sensible sur l’espèce Haemonchus contortus des ovins. L’abondance relative de cette espèce diminue au profit d’espèces moins pathogènes lors de pâturage mixte. Or, Haemonchus contortus est l’espèce qui présente aujourd’hui le plus de multirésistances en France comme dans le reste du monde.

L’effet bénéfique du pâturage mixte est moins net pour les bovins, ce sont donc les ovins qui tirent le plus de bénéfices de cette stratégie.

L’impact zootechnique du pâturage mixte est très net chez les ovins : meilleure croissance des agneaux et des agnelles de renouvellement. De plus, on constate une amélioration du couvert végétal, une exploitation plus complète, plus diversifiée des variétés floristiques présentes. La biomasse fourragère résiduelle est moindre en pâturage mixte qu’en pâturage monospécifique. Ceci est certainement dû aux différences de comportement alimentaire des bovins et des ovins.

Aspects économiques

Cette solution nécessite que toutes les clôtures soient adaptées aux ovins. Pour la mettre en place, il peut être nécessaire d’installer de nouvelles clôtures. Avec l’amortissement, on estime un coût supplémentaire de 0,25 € par brebis et par an. Cependant, moins d’agneaux seront finis en bergerie, ce qui permettra de réduire la consommation de concentrés de 10 kg soit 4 € par brebis et par an. Une réduction des traitements anthelminthiques permettra une économie de 0,1 € par brebis.

Aspects durabilité

Avec une meilleure efficacité alimentaire, et une réduction du fumier produit, car les agneaux peuvent être finis à l’extérieur, nous avons estimé que cette solution réduit les émissions de GES par kg de carcasse de 13% par rapport à un système spécialisé. Une réduction de l’utilisation des anthelminthiques aura un impact positif sur les sols et la biodiversité.

En ce qui concerne les impacts sociaux, cette solution peut améliorer le bien-être du troupeau, en améliorant la santé des animaux. De plus, avec moins d’animaux en bâtiment, cela améliorera l’image de la ferme et l’environnement de travail.

Prérequis et/ou limites :
  • Deux ateliers, bovin et ovin, sur la même exploitation.
  • Un parcellaire équipé de clôtures adéquates pour bovins et ovins.
  • Une plus grande contrainte pour l’éleveur qui doit s’occuper de deux ateliers mais une plus grande diversité de sources de revenus.
Source d'information / Liens utiles :

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