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Références clés pour la conservation des fourrages fermentés

Nom de la solution : Références clés pour la conservation des fourrages fermentés

Objectif : Produire et conserver des fourrages de qualité (herbe et maïs) par voie fermentaire.

Description :

  • Cette solution cible les points clés à connaître pour produire des ensilages ou enrubannages de qualité :
    La qualité de l’ensilage commence à la conception du silo, le nettoyer avant la récolte et vérifier son étanchéité.

    Récolter le fourrage à un stade précoce, pour les graminées en fin de montaison (ensilage) ou en tout début d’épiaison (enrubannage) et pour les légumineuses au stade végétatif 60 cm (ensilage) ou au stade début bourgeonnement (enrubannage).

    Les matières sèches (MS) pour un ensilage d’herbe permettant le meilleur compromis « valeur alimentaire / ingestion / qualité de conservation » sont comprises entre 25 et 30 %. On privilégiera un ressuyage d’une journée entre la fauche et la récolte. Pour le maïs, le stade optimum est début vitreux, à 30 % de MS. Pour l’enrubannage, le taux de MS idéal est compris entre 50 et 60 %.

    Au moment de la coupe, la hauteur de la coupe haute favorise une valeur alimentaire élevée mais une quantité récoltée plus faible. Pour l’ensilage et l’enrubannage d’herbe, la hauteur doit être ajustée en fonction des risques de contamination par la terre. Pour les prairies en bonne état, la hauteur recommandée est de 7 cm, pour le maïs (meilleur compromis rendement / qualité), elle est de 25 cm.

    Un hachage fin favorise un bon tassement, la qualité de conservation du silo et donc un bon niveau d’ingestion. Les brins longs favorisent la rumination mais augmentent le risque de moisissures. Recommandations = Herbe : 1,5 cm (+/- 0,5 cm) ; maïs : 0,5 à 1,5 cm selon la MS. Pour le Maïs, il est recommandé d’utiliser un éclateur de grain si la MS est supérieure à 35 %.

    Commencer à faucher en fin de matinée pour optimiser le taux de sucres solubles des fourrages, favoriser une acidification rapide de l’ensilage et donc sa conservation.

    Pour l’enrubannage, il est recommandé de ne pas trop retourner l’herbe et de bien régler les outils pour ne pas contaminer les fourrages avec de la terre.

    Il est possible d’utiliser des conservateurs pour garantir une bonne conservation du fourrage en améliorant le processus de fermentation et de prévenant les fermentations indésirables. Ils permettent aussi de limiter les problèmes d’échauffement et des pertes des ensilages à MS élevées et les post-fermentations au désilage.

    Pendant la confection des silos, un bon tassement est primordial pour garantir une bonne qualité de conservation des ensilages. Tasser pour chasser au maximum l’air en couches successives de 10 à 30 cm. Le silo doit être fermé le plus rapidement possible avec du matériel neuf de qualité afin de garantir une étanchéité à l’air et à l’eau.

    Pour l’enrubannage, lors de la confection, il est recommandé d’utiliser des films de grande largeur et de bonne qualité. Doubler les couches de film si le fourrage présente des brins perforants (ex : luzerne à grosses tiges). Organiser les chantiers pour réduire au maximum les manipulations, utiliser des pinces adaptées. Pour le stockage, placer les balles verticalement sur leur face plane, à distance des haies afin d’éviter la présence d’oiseaux ou de rongeurs.

    Surveiller les perforations et les déchirures et intervenir rapidement le cas échéant. Il est important de ne pas utiliser ces fourrages trop rapidement : attendre entre 4 et 6 semaines avant l’ouverture.

    Au désilage, une avancée > à 20cm/j en hiver et 40 cm en été et un front d’attaque linéaire limitent le développement de moisissures. Pour désiler, préférer du matériel tranchant aux systèmes par arrachage. Les températures douces au printemps peuvent être un problème pour la conservation des silos une fois ouverts.

Sujet: Alimentation

Production: Lait / Viande

Catégorie animale : Brebis

Besoins / enjeux :Conservation des fourrages (foin, ensilages, …)

Niveau de solution : Pratique

Pays : France

 

 

 

 

 

Comment la mettre en place :

Prendre en compte au maximum les éléments cités précédemment. Pour cela, il est important de bien connaitre le matériel de récolte, l’état des parcelles (présence de ravageurs), les plantes récoltées (riches ou pas en sucres solubles). La météo est un facteur déterminant pour la réalisation de ces chantiers de récolte. Les techniques de récoltes doivent être adaptées en conséquence, notamment l’utilisation des conservateurs. Chaque étape doit être réalisée de manière très rigoureuse quand il s’agit des chantiers de récolte et de la conception des silos. La taille des bottes et des silos doit être adaptée aux besoins du troupeau (front d’attaque).

Bénéfices attendus

Produire et conserver des fourrages de qualité sous forme d’ensilage ou d’enrubannage. Préserver et optimiser la valeur alimentaire des fourrages en limitant le temps de séchage, l’exposition au soleil et ainsi limiter les besoins de concentrés. Récolter à des périodes où il n’est pas possible de faire du foin, au printemps ou en début d’automne. Optimiser la production des prairies (rapport qualité / quantité) en augmentant le nombre de cycles de production et en réduisant leur durée. Réduire la surface des bâtiments de stockage des fourrages.

Prérequis et/ou limites :

La production de fourrages par voie fermentaire dans de bonnes conditions et au bon stade dépend des conditions climatiques. Les fenêtres météo sont parfois courtes pour récolter ou ne permettent pas d’intervenir au moment opportun. De plus, la portance des sols ou la présence de ravageurs (campagnols) peuvent contaminer les fourrages avec de la terre au moment de la récolte. Les spores butyriques se trouvent dans la terre et peuvent entrainer une mauvaise conservation, des odeurs fortes (liées aux acides butyriques et composés azotés) et favorise le développement des moisissures et l’échauffement de l’ensilage. Ceci entraîne une dégradation de la valeur alimentaire de l’ensilage : moins d’énergie et moins de protéines, une ingestion plus faible et donc une baisse de production. Les ovins sont sensibles à l’ingestion d’ensilages ou enrubannage de mauvaise qualité. Ainsi, ils risquent de développer des pathologies, notamment la listériose.

Source d'information / Liens utiles

Récolte et conservation de l’herbe – comment ça marche ? Avril 2011, Arvalis – Institut du végétal.

Guide Technique Ensilage – valoriser et sécuriser votre fourrage. Edition 2003 – Lallemand.

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