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Maladies "Iceberg"

Nom du factsheet : Vérifier si les brebis avec un mauvais état corporel souffrent d’une maladie “iceberg”.

Besoin/enjeu : Il existe un besoin d’information au sujet des maladies “iceberg” qui entrainent des pertes d’état corporel chez les brebis

Introduction :

Les maladies “iceberg” responsables de mauvaises NEC chez les brebis sont la paratuberculose, la visna-maëdi et l’adénomatose pulmonaire ovine (OPA/Jaagsiekte). Dans tous les cas, la période d’incubation suivant l’infection est longue. Le plus souvent, seul un petit nombre de brebis manifestent des signes cliniques. Elles sont alertes et mangent, mais perdent du poids sans explication apparente. Les brebis maigres sont à examiner lorsqu’elles n’arrivent pas à prendre de poids un à deux mois après le tarissement, et ce malgré une bonne alimentation. Les brebis maigres échographiées vides sont également de bonnes candidates à l’examen. Le dépistage peut se présenter sous la forme d’un examen post-mortem de cas typiques, ce qui pourrait aussi être la méthode la moins chère pour établir un diagnostic. Des échantillons de sang et fèces peuvent aussi être prélevés sur des brebis vivantes.

    Paratuberculose

    La paratuberculose est due à la bactérie Mycobacterium avium paratuberculosis. La contamination se fait par les fèces, le germe pouvant survivre dans le milieu extérieur pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois. La perte de poids chez une brebis qui semble en bonne santé (en forme et qui mange) est l’un des signes cliniques de la maladie. Contrairement aux symptômes observés chez les bovins, les diarrhées sont rares. Les voies possibles sont un examen sérologique, des tests coprologiques (coloration de Ziehl-Neelsen ou PCR) +/— examen post-mortem +/ — histopathologie. Les agneaux étant particulièrement à risque, il existe des solutions permettant de réduire l’apparition de la maladie :

    • Réformez les brebis confirmées positives.
    • Supprimez les animaux de renouvellement issus de brebis positives.
    • Réduisez la contamination fécale, via la laine et les trayons au moment de la mise bas (litière, tonte de la laine souillée).
    • Réformez les brebis maigres avant la mise bas.
    • Préférez une période d’agnelage courte pour éviter que le sevrage ne soit retardé.
    • Attention au risque lié à la prise de colostrum de bovins infectés.
    • Déplacez les animaux hors de la bergerie/du pré dès que possible.
    • Diminuez la densité animale, de la mise bas jusqu’au sevrage.
    • Privilégiez de l’eau courante dans des abreuvoirs propres.
    • Faites pâturer les agnelles sevrée sur les pâtures présentant peu de risques (non pâturées par les brebis).
    • Faites attention au risque lié aux bovins.
    • Tenez compte de la direction des cours d’eau et des écoulements.
    • Ne pas épandre de fumier ou de lisier sur les pâtures.
    • Veillez au bon apport nutritif de la ration et la gestion des parasites.
    • Évitez le surpâturage — la bactérie peut survivre jusqu’à 1 an dans la terre.
    • Séparez le troupeau par âge et conservez les renouvellements du plus jeune groupe.
    • Réformez les brebis un an à l’avance.
    • • Si la vaccination n’éradique pas la maladie, elle réduira tout de même les pertes et les enjeux liés à l’environnement.

    Ces mesures ne sont pas forcément applicables à tous les troupeaux.

    Visna-maëdi

    La visna-maëdi est une maladie contagieuse à lente incubation qui se transmet verticalement (colostrum de la brebis infectée) et horizontalement (sécrétions respiratoires) dans le troupeau. Elle est causée par un virus du type lentivirus. Les animaux en bergerie et les densités animales élevées augmentent le risque de contamination aérienne. Celle-ci se fait par l’intermédiaire de gouttelettes respiratoires lors de l’expiration, les éternuements et la toux. Le virus affecte plusieurs organes et cause des signes cliniques au niveau :

    • Du système respiratoire (dyspnée et augmentation de la fréquence respiratoire des brebis),
    • De la mamelle (« pis de bois » : diminution de la production de lait, notamment dans les premiers jours après l’agnelage, et/ou
    • des articulations (arthrite : articulations gonflées, moins répandues chez les ovins),
    • Du système nerveux (ataxie, parésie, faiblesse des membres postérieurs, incoordination ou, dans les cas lourds une paralysie totale).

    En l’absence de vaccination et de traitement, le seul moyen de prévenir l’apparition de la maladie est d’appliquer des stratégies de conduite au niveau de la ferme. Un diagnostic précoce des animaux infectés est essentiel pour contrôler la maladie. Il repose sur la recherche d’anticorps contre la protéine virale. Cependant, les anticorps sont présents généralement chez des animaux âgés de plus de 2 ans. Des protocoles de type PCR sont donc proposés afin de détecter le virus en lui-même ou à son stade précurseur avant l’apparition des anticorps. En plus des tests sérologiques et moléculaires, un prélèvement sanguin annuel, bisannuel voire plus fréquent, du cheptel reproducteur est nécessaire pour diagnostiquer les animaux infectés.

    Le choix de la stratégie de contrôle dépendra de la prévalence de la maladie au sein du troupeau :

    • Deux stratégies de contrôle des maladies sont proposées en fonction de la prévalence du troupeau : Deux stratégies de contrôle des maladies sont proposées en fonction de la prévalence du troupeau :
    • Taux d’infection supérieur à 10 % — retrait immédiat des nouveau-nés de leur mère, administration de colostrum issu de brebis saines (ou de vaches, préparation commerciale d’immunoglobulines ou de colostrum commercial pour les agneaux) et mise en place d’un allaitement artificiel.

    Le transfert d’embryon provenant de brebis infectées est possible avant l’abattage. Il convient de noter que le succès du programme repose sur la séparation des animaux de renouvellement des brebis afin d’éviter le contact avec le troupeau.

    Adénomatose pulmonaire ovine (OPA)

    L’OPA est une maladie contagieuse qui cause des tumeurs pulmonaires souvent accompagnées d’une accumulation de liquide dans les voies respiratoires. L’infection se transmet par le jetage d’animaux infectés. Les animaux en bergerie, une densité animale élevée et l’alimentation à l’auge sont des facteurs facilitant sa propagation. . L’amaigrissement peut être le seul signe clinique, mais on observe aussi des gênes respiratoires comme l’intolérance à l’exercice, l’augmentation du rythme respiratoire, le soulèvement de la paroi abdominale, et la respiration par la bouche. Un écoulement nasal ou une toux occasionnelle peuvent survenir. Le diagnostic est souvent perçu comme une pneumonie : l’animal infecté reçoit donc des antibiotiques, mais répond mal au traitement. L’OPA prédispose les ovins à la pasteurellose, et peut entraîner la mort malgré un bon état corporel. Il n’existe pas de test sérologique précis pour l’OPA, mais il existe un test PCR qui peut être utilisé sur des écouvillons nasaux, bien qu’il soit coûteux et peu sensible. Une échographie des poumons ne permettra pas de détecter les plus petites tumeurs. L’échographie doit être répétée après 3 à 6 mois dans le cadre d’un protocole d’examen et de réforme.

    Il est important d’examiner toute mort soudaine ou un mauvais état corporel sans cause apparente. Il existe d’autres manières de limiter l’apparition de l’OPA :

    • Supprimez les animaux de renouvellement issus de brebis positives. Ils peuvent être contaminés via les écoulements nasaux de la brebis ou via le lait/colostrum.
    • Minimisez les périodes en bergerie/d’alimentation à l’auge.
    • Placez les jeunes animaux dans des groupes séparés.
    • Veillez à une bonne biosécurité.
    • N’achetez qu’auprès de sources sûres.

    Sujet : Santé

    Production : Lait / Viande

    Catégorie animale : Brebis

     

     

     

     

     

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