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Contrôle de la pneumonie progressive du mouton (Visna Maëdi) sur l’exploitation

Nom de la solution : Contrôle de la pneumonie progressive du mouton (Visna Maëdi) sur l’exploitation.

Objectif : Proposer des instructions claires pour maîtriser la Visna Maëdi et dont l’efficacité et l’applicabilité ont déjà été testées dans les troupeaux d’ELGO-DIMITRA.

Description :

La pneumonie progressive est une maladie appartenant au groupe des maladies dites Iceberg. Aucun traitement ou vaccin n’existant pour cette maladie, le seul moyen de la contrôler réside dans l’application de certaines stratégies sur l’exploitation.

La pneumonie progressive est une maladie qui se développe très lentement chez les ovins et les caprins, entraînant l’affaiblissement puis la mort de l’animal malade. Elle est causée par des souches de Lentivirus de la famille des rétrovirus. On considère que le colostrum produit par une brebis infectée constitue la principale source d’infection pour cette maladie. Le virus affecte différents organes et provoque ainsi un certain nombre de symptômes, dont : des difficultés respiratoires, de l’arthrite (articulations enflées), des mammites (mamelle dure et enflée) et/ou des symptômes neurologiques. La maladie progresse très lentement et les symptômes cliniques n’apparaissent que chez les animaux plus âgés (de plus de deux ans, généralement). Sa propagation en Europe menace sérieusement la durabilité du secteur ovin. C’est un problème majeur car il implique la réforme anticipée de brebis, voire du troupeau complet. De plus, dans certaines fermes, le taux moyen d’infection excède les 60 %. Il est par conséquent vital d’utiliser l’expérience acquise pour concevoir et prendre des mesures visant à endiguer et éliminer cette maladie.

Sujet : Santé / Pilotage

Production : Lait / Viande

Catégories animales : Brebis / Agneaux / Agnelles

Besoins / Enjeux : Maladies Iceberg – Visna Maëdi

Niveau de solution: Pratique

Pays : Grèce

 

 

 

 

 

Comment la mettre en place :

Pour limiter la propagation de la maladie en Grèce, les chercheurs du VRI (Institut de la Recherche Vétérinaire) proposent de suivre un programme qui poursuit 2 objectifs :

  1. Le diagnostic des animaux infectés : un diagnostic basé sur des symptômes cliniques de la maladie et confirmé par une analyse sérologique exécutée en laboratoire — détection des anticorps du virus. Cependant, dans la mesure où les anticorps sont généralement décelables chez les animaux de plus de 2 ans, il a été proposé d’utiliser des protocoles basés sur un diagnostic PCR, un examen capable de détecter le virus lui-même ou ses précurseurs, avant que les anticorps n’apparaissent. Aussi, il n’existe aujourd’hui aucun accord entre les équipes scientifiques sur les amorces à utiliser.

Le choix de la stratégie de contrôle dépendra de la prévalence de la maladie au sein du troupeau :

  • Taux d’infection inférieur à 10 % — « inspection et élimination » des animaux positifs et de leur descendance (stratégie utilisée en France) ;
  • Taux d’infection supérieur à 10 % — les nouveau-nés sont immédiatement retirés à leurs mères et un colostrum issu de brebis saines – une brebis saine est une brbeis issue d’un troupeau indemne et non séronégative dans un troupeau infecté – leur est administré (il peut aussi s’agir d’un colostrum de vache, d’une préparation d’immunoglobulines ou bien d’un colostrum pour agneaux), ils sont ensuite nourris de manière artificielle. Pour garantir le succès de ce programme, il est absolument nécessaire de garder les animaux destinés au renouvellement dans un espace isolé et d’éviter tout contact entre eux et les adultes du troupeau. Il faut être très présent pendant l’agnelage.

 

  1. La détection de gènes ayant un lien avec une résistance ou une susceptibilité particulière face à la maladie (en Grèce, les recherches n’en sont encore qu’à leurs débuts).
Bénéfices attendus :

D’une maîtrise efficace de la maladie, on attend :

un revenu supplémentaire dû à la valeur ajoutée que présentent des animaux sains ;

une consommation réduite d’agents chimiothérapeutiques (antibiotiques) ;

une augmentation de la production de lait, un meilleur développement des agneaux et une amélioration du bien-être des animaux.

Aspects économiques

Le programme d’éradication et de contrôle du Visna Maëdi devrait augmenter le rendement laitier et le revenu de l’éleveur. Les coûts supplémentaires liés à l’alimentation artificielle, à la synchronisation de l’œstrus et de l’agnelage, aux conseils techniques et aux services vétérinaires sont couverts par le revenu supplémentaire obtenu par l’éleveur.

Aspects durabilité

En conséquence de l’augmentation de la production laitière par l’éradication ou le contrôle du Visna Maëdi, les éleveurs pourraient réduire le nombre d’animaux et ainsi améliorer les indicateurs environnementaux. L’amélioration des indicateurs environnementaux pourrait être renforcée par la réduction de la consommation d’antibiotiques.

En ce qui concerne les autres bénéfices, le bien-être animal, l’image de l’éleveur et l’environnement seront également améliorés après l’éradication/contrôle de Maedi Visna, car les agriculteurs qui appliqueront le protocole d’éradication auront un troupeau sain et plus productif à la fin, ce qui leur donnera l’opportunité d’augmenter la production avec moins d’animaux.

Prérequis et/ou limites :

L’utilisation de tests PCR pour détecter les animaux malades mènera peut-être à de faux résultats négatifs à cause du taux élevé de mutation de ce virus. La combinaison d’analyses sérologiques et moléculaires apparaît comme la procédure de diagnostic la plus efficace. Dans tous les cas, il faut travailler avec des kits évalués et dont les caractéristiques correspondent à la stratégie retenue ; en ayant en tête la faisabilité économique. L’éradication de la Visna Maëdi nécessiterait beaucoup de temps. Il est primoridal de maîtriser les signes cliniques. Pour prendre les mesures correctives nécessaires face à la maladie, il est essentiel que le diagnostic soit posé au plus tôt. L’existence de bâtiments permettant la séparation du troupeau en deux groupes constitue un prérequis pour cette solution, les animaux malades devant être séparés des animaux sains au début de la mise en œuvre du protocole. En pratique, cette solution paraît uniquement dans des élevages très techniques et parfaitement organisés. Par ailleurs, le personnel de la ferme doit être informé et entraîne à la manipulation des animaux malades pour éviter tout risque de contamination de la part saine du troupeau.

Sources d'information / Liens utiles :
  • Εκτροφή προβάτων και αιγών: Τι πρέπει να ξέρω; ΕΛΛΗΝΙΚΟΣ ΓΕΩΡΓΙΚΟΣ ΟΡΓΑΝΙΣΜΟΣ – ΔΗΜΗΤΡΑ, Ινστιτούτο Κτηνιατρικών Ερευνών, Θεσσαλονίκη 2017 ISBN: 978-960-98079-2-0
  • Tsiligianni, E. Ntovolou and G. S. Amiridis. Synchronization of lambing with low doses of dexamethasone. Acta Veterinaria Hungarica 56(3):393-397 (2008).

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