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Mise à la reproduction des agnelles – effets sur la carrière
La mise à la reproduction des agnelles avant 1 an peut améliorer la performance des brebis sur l’ensemble de leur carrière, et donc la productivité globale du troupeau. Les agnelles devraient peser au moins 60% de leur poids adulte à la première lutte et 80% à la seconde (antenaises). Les agnelles devraient être conduites séparément du reste du troupeau, depuis leur mise en lutte jusqu’à la prochaine période de reproduction, pour tenir compte de leurs besoins alimentaires supérieurs.
(https://www.teagasc.ie/animals/sheep/breeding–genetics/ewe-lamb-replacements/).
Les agnelles ont un taux de fertilité inférieur à celui des brebis adultes. Par conséquent, il y a généralement une plus grande proportion d’agnelles vides que de brebis adultes vides à la fin de la saison de reproduction. L’effet bélier peut être utilisé pour déclencher les premiers cycles des brebis et agnelles, à condition de le pratiquer à une période suffisamment proche de celle où les cycles seraient apparus spontanément, augmentant ainsi la proportion des agnelles effectivement saillies parmi celles mises en lutte. Pour que l’effet bélier fonctionne, les brebis ne devraient pas avoir été en contact (par la vue ou par l’odeur) avec des béliers le mois précédent.
En pratique l’effet bélier peut être utilisé (http://sheepnet.network/node/85) pour s’assurer que toutes les brebis du troupeau puissent exprimer leurs chaleurs au cours des 17 premiers jours de lutte. Le planning de l’effet bélier est résumé dans le tableau 1. Le jour 1, un bélier vasectomisé, ou un bélier fertile muni d’un tablier, est introduit dans le lot. Les béliers fertiles sont introduits dans le troupeau 14 jours après l’introduction des béliers utilisés pour induire l’effet bélier, pour lutter les brebis à cycle court et celles déjà cycliques au moment de l’introduction du bélier. Les pics de saillies ont lieu 4 et 9 jours après l’introduction du bélier fertile.
Tableau 1. Planning d’utilisation de l’effet bélier
Jour |
|
1 |
Introduire les béliers avec tabliers |
3 |
Retirer les béliers avec tabliers |
14 |
Introduire les béliers fertiles |
18 |
1er pic de saillies |
23 |
2ème pic de saillies |
L’utilisation de l’effet bélier concentre les agnelages, avec respectivement 62% et 84% d’agnelages en 2 et 3 semaines. Lorsqu’on utilise l’effet bélier pour regrouper les luttes, il est essentiel de disposer de suffisamment de béliers (un bélier expérimenté pour environ 40 brebis), d’équipements (cases d’agnelage – 1 pour 5 à 6 brebis), et de main-d’œuvre pour la période d’agnelage.
Effet de l’âge à la 1ère mise bas sur la croissance des brebis
Sous réserve que les agnelles qui ont mis bas à 1 an reçoivent une alimentation adaptée, il n’y a pas de conséquences négatives sur leur capacité à atteindre leur poids adulte normal.
Bien que le placenta soit complètement développé 8 semaines avant l’agnelage, le fœtus n’a alors atteint qu’environ 15% de son poids à la naissance. Le poids du fœtus augmente respectivement de 70%, 50% et 20% au cours des 6, 4 et 2 dernières semaines précédant l’agnelage.
Les besoins en énergie métabolisable (ME) des brebis, quel que soit leur âge, augmentent rapidement en fin de gestation, du fait de la croissance rapide du fœtus et de la nécessité d’un développement correct de la mamelle (pour la production de colostrum). Cependant, les agnelles doivent également prendre du poids pour pouvoir atteindre leur taille adulte. Ainsi, par rapport à une brebis adulte de poids similaire, une agnelle a besoin de 2,5 mégajoules (MJ) supplémentaires de ME (l’équivalent de 225 g d’orge) par jour pendant la gestation pour lui permettre de prendre 50 g de poids vif par jour. Pour plus d’informations sur l’alimentation en fin de gestation :
http://sheepnet.network/node/216
Une 1ère mise bas à 1 an n’a pas d’impact négatif sur la taille de la portée ou le nombre d’agneaux élevés lors de l’agnelage des antenaises, à condition qu’elles soient bien gérées. Lors de l’essai à Athenry (Teagasc), les agneaux d’antenaises ayant déjà mis bas à 1 an pesaient 0,3 Kg de plus à la naissance. L’âge à la première mise bas n’a pas eu d’impact sur le nombre de brebis disponibles pour la lutte à 31 mois.
Effets sur les performances sur l’ensemble de la carrière
Le nombre d’agneaux élevés sur l’ensemble de la carrière de la brebis est un facteur clé de la rentabilité. Mettre les agnelles à la lutte augmente le nombre d’agnelages et donc le nombre d’agneaux élevés durant leur carrière. A l’âge de 4 ans les brebis ayant mis bas la 1ère fois à 1 an ont produit 1 agneau de plus que celles ayant mis bas la 1ère fois à 2 ans.
Information complémentaire :
https://www.teagasc.ie/media/website/publications/2016/Mating-ewe-lambs.pdf
Source : Teagasc (essais conduits à Athenry, Irlande)