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Lutter contre la boiterie

Nom de la solution : Lutter contre la boiterie

Objectif : Contrôler la boiterie pour améliorer le bien-être des animaux et leur rentabilité

Description :

    • La boiterie menace le bien-être des animaux et la santé économique de nombreuses exploitations.
    • La boiterie chronique réduit les performances des brebis et des agneaux.
    • Les principales sources de boiterie sont la dermatite interdigitée ovine, le fourchet et la dermatite digitée contagieuse des ovins (CODD).
    • Il est important de correctement identifier la cause de la boiterie, quantifier le nombre d’individus atteints et de fixer un objectif de réduction du nombre d’individus malades sur l’exploitation.

    Comment la mettre en place :

    Pour lutter contre la boiterie, 5 éléments sont primordiaux :

    1. Le soin. C’est essentiel pour identifier et quantifier la cause de la boiterie, puis correctement la soigner. Le parage quotidien n’est pas recommandé.
    2. Il faut séparer les animaux boiteux du reste du troupeau pour éviter que l’infection se propage aux animaux sains.
    3. Il faut réformer les multirécidivistes. Il faut rigoureusement consigner les données et identifier les animaux pour identifier les récidivistes. Ne gardez pas les agneaux nés de brebis récidivistes. Dans une étude récente en Irlande, l’héritabilité directe de la boiterie allait de 0,06 (brebis) à 0,12 (agneaux) et a montré une variance génétique exploitable. Ainsi, elle pourrait être bénéfique dans les programmes de sélection.
    4. Il faut imposer une quarantaine de 4 semaines à tous les ovins intégrant le troupeau afin d’éviter l’introduction de nouvelles causes de boiterie. Ces animaux issus d’autres élevages doivent faire l’objet d’une observation rigoureuse pendant leur quarantaine. Aucun animal boiteux ne peut être intégré au troupeau.
    5. Il faut vacciner contre le fourchet si une importante quantité d’animaux en souffre de manière régulière ; la vaccination participera à raréfier l’utilisation d’antibiotiques sur l’exploitation.

    Traitements :

    Pédiluve :

    • Pour la dermatite interdigitée ovine et le fourchet, préparez :
      1. Une solution contenant 10 % de sulfate de zinc
        • L’animal doit se tenir 3-4 minutes dans le pédiluve pour garantir un contact suffisant avec la solution.
        • On peut ajouter un surfactant pour faciliter la pénétration du produit.
        • Le sulfate de zinc reste actif en présence de matière organique et peut donc être réutilisé.
      2. Une solution contenant 3 % de formaline
        • Il faut lentement guider l’animal au travers du pédiluve.
        • Une bonne ventilation est nécessaire, de même qu’un équipement de protection individuelle (EPI).
        • La formaline étant dénaturée par la matière organique, il est nécessaire de remplacer la solution du pédiluve sitôt qu’elle est contaminée par de la boue ou des fèces.
    • Une fois leurs pieds lavés, les ovins doivent se tenir debout dans un espace sec (ex. : béton, gravier) pendant au minimum 30 minutes afin de permettre à la solution de sécher dans le pied.
    • Si c’est possible, il faut mener les animaux dans des prairies où aucun ovin n’a pâturé au cours des 12 derniers jours.
    • Le bain peut être répété tous les 5 jours jusqu’à résolution du problème.

    Autres traitements :

    • La dermatite interdigitée ovine peut être soignée via la vaporisation d’oxytétracycline.
    • Les cas de fourchets sévères sont curables via la pulvérisation d’antibiotiques et, si c’est nécessaire, via l’injection d’un antibiotique à action prolongée sur prescription de votre vétérinaire. Le sabot pourrait aussi nécessiter un parage.
    • La dermatite digitée contagieuse sévère doit être correctement diagnostiquée et peut être traitée à l’aide d’antibiotiques prescrits par le vétérinaire et administrés sous sa supervision. La contagiosité de cette maladie requiert d’isoler les individus atteints jusqu’à leur plein rétablissement.

Sujet: Santé

Production: Lait / Viande

Catégorie animale : Brebis

Besoins / enjeux: Proposer des solutions précises pour remédier aux causes de boiterie

Niveau de solution: Connaissance / Pratique

Pays : Irlande

 

 

 

 

 

Bénéfices attendus

Bénéfices attendus : Amélioration du bien-être des animaux et réduction des pertes financières engendrées par la boiterie (prise de poids, NEC, âge à l’abattage, fertilité, etc.).

Prérequis et/ou limites :

  • Il faut être capable d’identifier les causes de boiterie et d’employer le traitement adéquat.
  • Un pédiluve est nécessaire pour traiter un grand nombre d’animaux.
  • Il faut de bons parcs de contention, notamment si vous utilisez un pédiluve.
  • Il faut un espace sec, propre (béton/gravier) et capable d’accueillir les animaux après leur bain de pieds.

Aspects économiques

Une augmentation de l’utilisation de pédiluves réduit les boiteries et l’utilisation d’antibiotiques dans le troupeau et améliore ainsi le bien-être et les performances des animaux.

Aspects durabilité

La réduction des boiteries améliore l’efficacité de l’alimentation et du pâturage car les animaux ont un meilleur taux de croissance et sont abattus plus tôt. Les émissions de gaz à effet de serre par kg de carcasse sont réduites grâce à l’amélioration des performances des animaux. Il y a une légère augmentation de la production d’effluents et de la consommation d’eau en raison de l’évacuation du produit utilisé pour le pédiluve.

La réduction des boiteries du troupeau améliore le bien-être des animaux, crée un meilleur environnement de travail et réduit le travail physique, ce qui a un effet positif sur l’image de l’éleveur.

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